NAISSANCE

La naissance respectée

La naissance respectée n’est pas une nouvelle mode qui aurait avec elle ses défenseurs exubérants qui défileraient chaque année à la semaine  de la naissance respectée la SMAR.

Non, ce sont des femmes et des hommes qui ont pris conscience qu’une surmédicalisation de la naissance pouvait avoir des conséquences sur le lien maman–bébé qui se créait dès les premières heures après la naissance. Respecter la naissance d’un bébé, c’est d’abord permettre à la mère d’avoir confiance en ses capacités à mettre au monde son bébér. Oui, comme tout mammifère, elle peut enfanter. Il faut d’ailleurs, comme le met en avant le Prof. Michel Odent qu’elle puisse avoir accès à son instinct mammalien. Il faut laisser de la place à cette femme qui accouche, soit dans les structures hospitalières en écoutant ses désirs, soit dans les maisons de naissance, ou pseudo-maisons de naissance et enfin, à domicile...

L’association AFAR (Alliance francophone pour l’accouchement respecté) est née en 2003 et cherche à faire respecter les souhaits des parents pour la naissance  de leur(s) bébé(s), quelque soit la structure ou l’absence de structure envisagée.

Comme le met en avant l’article « l’AFAR, pour un bon départ dans la vie » de Grandir Autrement, n°5 de mai-juin 2005, malgré la surmédicalisation à la française, notre pays n’est pas celui qui a réduit de façon plus considérable que ces confrères européens le taux de mortalité maternelle périnatale. Pour cette association l’AAD (accouchement à domicile) reste la référence.

A domicile, mais ne serrait-ce pas alors un retour en arrière ? Ne risque-t-on pas une augmentation de la mortalité infantile ? Nos voisins du nord, notamment les Hollandais tendent depuis plusieurs années de nous démontrer le contraire.

De plus en plus d’études tendent à prouver l’augmentation des césariennes des femmes qui sont sous le stress de l’écoute du monitoring de leur bébé.

Un accouchement respecté, c’est l’écoute de la mère et non sa prise en charge par une équipe qui a l’habitude et qui saurait mieux faire qu’elle. C’est aussi favoriser la rencontre entre Maman et bébé, les laisser se toucher, les laisser se découvrir, laisser le bébé aller au sein et empêcher ce geste un peu brutal d’une puéricultrice qui arrive pour mettre le sein en bouche du bébé. Une naissance respectée, c’est laisser la magie s’opérer pour que le lien, ce sentiment d’amour profond qui nous lie à ce moment à notre enfant ne soit troublé par aucun nettoyage de nez intempestif.

Si l’accouchement se fait en milieu hospitalier, les femmes devraient toutes connaître la possibilité d’écrire un projet de naissance, qui serait transmis à l’équipe chargée de l’accoucher et qui devrait, dans la mesure où il n’y a pas de danger vital concernant la vie de la mère ou de l’enfant, être respecté.

Si la future mère souhaite avoir la péridurale, les conséquences de ce geste devraient lui être concrètement expliquer pendant les cours de préparation à l’accouchement : C’est-à-dire l’envoi d’un message d’apaisement au corps de la maman pendant que l’on envoie de l’ocytocine au bébé, ce qui accélère le travail de son côté. L’un et l’autre ne sont alors plus en phase. Les hôpitaux ne devraient plus inciter les femmes à prendre systématiquement comme dans certains hôpitaux la péridurale. Par ailleurs, la position si commode pour les médecins accoucheurs et les sages-femmes de la femme allongée les quatre fers en l’air est bien loin des positions physiologiques que la femme devrait prendre pour accoucher.

Il existe un certain nombre de personnes qui font désormais des préparations à l’accouchement par la méthode de l’haptonomie et se retrouvent ensuite dans des hôpitaux qui sourient à ce genre de méthode mais impose la leur pour accoucher.

Il faudrait, comme l’explique le Prof. Leboyer, que l’accouchement se fasse dans une ambiance feutrée, que la lumière ne vienne pas stimulée le néocortex de la femme. Le bébé, contrairement à l’idée répandue, n’est pas obligé d’hurler et de pleurer en venant au monde, au contraire, si l’accouchement s’est bien passé des deux côtés, Maman et bébé, certains arrivent même au monde en dormant.

On constate qu’il existe en France encore de trop nombreux actes chirurgicaux qui ne semblent pas justifiés, comme les césariennes, qui lorsqu’elles ne sont pas faites pour le confort de la maman peuvent l’être pour le confort du week-end de l’obstétricien. Je ne condamne pas ici la pratique de la césarienne qui peut sauver de nombreuses vies aussi bien du côté des mamans que des bébés, mais je constate juste que le taux de césarisées en France est supérieur à plusieurs autres pays occidentaux et de même niveau de développement. L’autre acte chirurgical qui a été dénoncé en novembre 2005 par les gynécologues comme devant être limité de façon substantielle est l’épisiotomie. Dans certains hôpitaux, jusqu’à 75% des primipares passent par l’épisiotomie. Il faut absolument que  ce geste ne soit plus employé de façon aussi massive en France, car ses suites peuvent être gravissimes pour l’estime de soi de la femme, pour sa reprise des rapports sexuels après l’accouchement et pour la gêne qu’elle peut subir dans son quotidien, qui peut parfois aller jusqu’à l’incontinence fécale.

Les nouvelles « maisons de naissance » celles dépendant des hôpitaux proposent une alternative à la femme, c'est-à-dire d’accoucher dans un lieu, qui souhaite être accueillant au maximum, sans pour autant ressembler à sa propre maison et qui permettent aux femmes d’accoucher dans la position qu’elle souhaite, qui mettent à leur disposition, une baignoire notamment. Les plus récalcitrantes diront que l’hôpital est juste en dessus et que de l’oxygène est présent dans toutes les chambres, mais ce lieu peut donner une alternative intéressante à toutes les femmes qui ne souhaitent pas un accouchement surmédicalisée et qui se plaisent à penser qu’en cas de soucis majeur, l’ascenseur, les transporte immédiatement dans un lieu médical de pointe.

L’accouchement à la maison, enfin, s’il est prévu et non subi, peut être une alternative moderne pour empêcher le stress lié à l’accouchement, la surmédicalisation et la chance de pouvoir tissé un lien de qualité avec son bébé. Ce type d’accouchement ne s’adresse pas à toutes. Il faut que la mère et le bébé se portent bien et que l’accouchement ne présente pas de souci majeur. Il  peut être encore difficile aujourd’hui de trouver une sage-femme qui veuille bien se déplacer à domicile, mais sa présence est tout de même vivement conseillée. La sage-femme ne prendra aucun risque et enverra la petite famille à l’hôpital si elle a un doute sur quoique ce soit. L’avantage d’accoucher à domicile est de pouvoir décrocher de son être conscient plus facilement car on est dans un lieu familier. Cependant l’entourage, et notamment le mari, doit respecter un seuil minimum de paroles. La femme qui accouche n’a pas besoin de stimulations intellectuelles lorsqu’elle est en plein travail. Il faudra aussi préparer une ambiance douce et feutrée et éviter la lumière pour accueillir ce tout petit. 

Je n’ai malheureusement pas pu accoucher à domicile pour mon fils et à l’époque je pense que cette solution ne m’aurait même pas effleurée l’esprit. Aujourd’hui avec du recul, je me rends compte que mon accouchement n’a pas été respecté et qu’il y a des séquelles qui perdurent encore aujourd’hui malgré la liesse de ce jour si particulier. L’idée d’un AAD pour un futur deuxième petit cœur est Texte sérieusement à l’étude à la maison !

 

Texte rédigé par Angélique

 

Quelques sources : 

LEBOYER, Frédérick, Pour une naissance sans violence, Le Seuil, coll. Points, 2000. 

ODENT, Michel, L’amour scientifié, les mécanismes de l’amour, Editions Jouvence, 2001. 

BOUDAILLE-LORIN, Stéphanie, « L’AFAR, pour un bon départ dans la vie », Grandir Autrement, n°5, mai-juin 2007.

 

Sites intéressants à visiter :

http://afar.naissance.asso.fr/, site de l’alliance francophone pour l’accouchement respectée

http://www.episiotomie.info/ 

http://www.cesarine.org/ « Pour tous ceux qui se sentent concernés par la
césarienne, et qui ne se contentent pas d'entendre que
"l'essentiel, c'est que la maman et le bébé aillent bien » 

http://portail.naissance.asso.fr/, vous trouverez sur ce site un recensement des sites Internet et associations francophones pour une approche « citoyenne » de la naissance ainsi que des récits d’accouchement à domicile.

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Voici "Un Projet de Naissance" écrit par une de nos adhérente et qui souhaitait être publié sur notre site :

 "Projet de naissance

L’expérience de la grossesse m’a conduits vers une réflexion sur les diverses procédures/méthodes d’accouchement.
Je souhaite vous faire part des mes désirs pour cette naissance que je désirerais la plus naturelle et physiologique possible.
Être responsable et vivre pleinement cet évènement unique est l’accomplissement d’une phase essentielle dans ma vie de future mère.

Pour entamer le plus sereinement ensemble l'aventure de l'enfantement, je vous présente mon projet et vous remercie par avance de m’accompagner dans cette délicate démarche, et souhaite que mes actes intuitifs soient pour le mieux respectés.
Je prend bien conscience que si mon état de santé ou/et celui de mon enfant serai en danger imminent, je m’en remettrai à vos meilleurs soins et conseils.

Cependant, avant toute intervention médicale, j’aimerai être informés des raisons, de leurs avantage et des inconvénients à court, moyen, et long termes des thérapeutiques que vous me proposerez, que l’on puisse prendre une décision objective ensemble.

Pendant le travail, dans la mesure du possible :

Ce que j’aimerai :

- d’être accompagnée par la personne de mon choix.
- pouvoir « travailler » activement et librement, marcher et bouger à mon aise et ce, le plus intimement possible.
- un cathéter bouché (au cas où) en alternative de la perfusion.
- un touché vaginal qu’en cas de nécessité.
- bénéficier de méthodes naturelles de soulagement comme les massages, un ballon, des douches chaudes…

Ce que je ne souhaiterai pas :

- le rasage du périnée.
- le monitoring fœtal en continu, mais s’il ce doit, un appareil de type ambulant.
- la rupture artificielle des membranes.
-l’administration de diverses substances médicamenteuses pour ralentir ou accélérer le processus physiologique du travail, tant qu’il n’y a pas d’urgence.
- le recours à une anesthésie péridurale sauf, en ma demande, en cas d’accouchement trop long, trop difficile ou qui se complique.

• Pendant la naissance, dans la mesure du possible :

Ce que j’aimerai :

- une lumière tamisée et le moins de personne possible afin que je me sente le mieux dans mon intimité.
- choisir la position de mon corps qui me semblera être la plus adéquate physiologiquement au moment de l’expulsion de mon bébé.
- pousser selon les impulsions naturelles de mon corps, et prendre le temps qu’il est nécessaire pour le faire
- que mon bébé me soit mis sur mon ventre dès sa sortie pour une mise au sein rapide.
- que le cordon cesse de pulser avant d’être clampé et coupé.

Ce que je ne souhaiterai pas :

- subir l’épisiotomie, je préférerais déchirer un peu, sauf si la sage femme juge un danger périnéal ou fœtal imminent. Dans ce cas, pourrais-je être avisée avant que ce geste ne soit effectué.
- massage et étirement de mon périnée
- efforts de poussée soutenus et dirigés (respiration bloquée)
- l’expression abdominale.
- de manœuvre visant à gérer la tête du foetus au moment du dégagement.
- extractions instrumentales, sauf en cas d’extrême nécessité.


J’aimerais que les premiers soins (bain, pesée, mesure, etc…) soit remis à plus tard pour profiter au maximum des première heures de mon bébé afin que le processus fragile de l’attachement mère/enfant soit respecté.

J’aimerais qu’aucune substance (collyre, médicament, vaccin et alimentation) ne soit administré à mon enfant autre que mon lait maternel, sauf si sa vie en dépendait mais il sera souhaitable que j’en sois informé au préalable.

Si toutefois mon état de santé ne me permet pas d’accueillir mon bébé, je souhaite que ce soit ma mère qui entre en première en contact avec lui, notamment si une césarienne devait être prévue.

Lors de la délivrance, j’aimerais expulser le placenta naturellement, sans manipulations et substances de synthèse, sauf si un risque grave d’hémorragie s’annoncerait."

Texte rédigé par MARIE.
 

 

 

 

 

 


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